Char Mk V

Char Mk V (Royaume-Uni)

Caractéristiques
Char Mk V (Mâle)
Équipage : 8 hommes.
Poids : 29 t.
Moteur : Ricardo à essence développant 150 ch.
Dimensions : longueur, 8,05 m ; largeur (sabords compris), 4,11 m; hauteur, 2,64 m.
Performances : vitesse maximale, 7,400 km/h; autonomie, 72 km.

Le char Mk V bénéficia de toutes les améliorations apportées au Mk IV, ainsi que de la direction épicycloïdale Wilson per­mettant à un seul homme de piloter l'engin, alors que sur les modèles précédents il en fallait deux travail­lant en étroite association. Le Mk V disposait également d'un moteur Ricardo de 150 ch construit spécia­lement et qui non seulement don­nait plus de puissance, mais rendait également moins difficile la vie de l'équipage enfermé dans l'habitacle. Autres innovations, la création d'une coupole pour le chef de char, et un premier essai de communica­tion avec l'extérieur, par l'installa­tion d'un sémaphore à l'arrière. Jusque-là, l'équipage était à peu près totalement isolé, par le bruit infernal du moteur, par la médio­crité des appareils de vision et par l'impossibilité de transmettre ou de recevoir des messages, sauf parfois par pigeons voyageurs lâchés en direction des lignes amies. L'ar­mement principal du Mk V (Mâle) consistait en deux canons de six livres (57 mm), renforcés par quatre mitrailleuses Hotchkiss; l'épaisseur du blindage variait de 6 à 14 mm.

Lorsque survint l'Armistice, les ateliers de Birmingham avaient construit environ quatre cents exemplaires de l'engin, qui avait d'ailleurs déjà donné lieu à des variantes. La première d'entre elles fut le Mk V*, plus long de 1,83 m, ce qui favorisait le franchissement des tranchées et permettait de loger vingt-cinq fantassins ou de trans­porter du matériel. Le char Mk V" était très semblable mais avait subi de nombreuses améliorations. Tout comme pour le Mk IV, il fut produit en version « mâle »(Mk V) et « femelle » (Mk VI).

Après-guerre, il resta la machine réglementaire dans l'arme blindée britannique et servit de point de départ à de nombreux projets, dont aucun ne fut mené à terme. Il donna naissance à des poseurs de ponts, à des engins démineurs (Mk V'*, ou char RE). Mais ces expériences restèrent limitées; les conditions financières de l'époque étaient trop défavorables. Quelques armées étrangères en reçurent un certain nombre d'exemplaires ; ainsi le Canada, où ils restèrent en ser­vice jusqu'en 1930.
Le Mk V ne parvint jamais à rem­placer le Mk IV, bien qu'il soit arrivé sur le front dès le milieu de 1918. Il était bien plus facile à conduire et bien plus fiable que les modèles précédents, mais la guerre cessa avant qu'il ait pu prendre part aux massives opérations blindées prévues pour 1919. Il s'agissait d'employer les Mk V en conjonction avec certains chars spécialisés qui ne dépassèrent jamais le stade de la planche à dessin (transporteurs de matériel, véhicules de dépannage blindés, etc.). L'infanterie n'aurait joué qu'un rôle effacé dans ces offensives où les chars devaient à eux seuls déblayer le terrain, accomplissant ainsi cette fameuse percée si désespérément recherchée depuis 1914. L'armistice mit un terme à la préparation du Plan 1919.