Bishop

Bishop (Royaume-Uni)

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Caractéristiques
Bishop
Type : canon automoteur.
Équipage : 4 hommes.
Poids : 7 911 kg.
Moteur : AEC diesel de 6 cylindres développant 131 ch (97.7 kW).
Dimensions : longueur totale, 5,64 m; largeur, 2,77 m; hauteur, 3,05 m.
Performances : vitesse maximale, 24 km/h ; autonomie, 177 km; gué, 0,90 m.
Armement : un canon obusier de 87,6 mm.

Jusqu'à l'apparition du Bishop, l'armée britannique ne disposait, pour repousser les chars ennemis, que de batteries de 87,6 mm (25 livres) sur affûts fixes, formule peu efficace et coûteuse en vies humai­nes. Pour accroître la protection des artilleurs et la mobilité de leurs uni­tés, les Britanniques décidèrent de monter certains de leurs canons de 25 sur des affûts automoteurs - en l'occurrence des châssis de chars d'infanterie Valentine. La fonction exacte du nouveau modèle ainsi créé devait cependant être mal définie dès le départ. Si les artilleurs voyaient en lui un canon autopro­pulsé à part entière, d'autres étaient tentés de l'apparenter à un char lourd. L'équivoque ne devait jamais être véritablement levée, et le modèle constitua une sorte de com­promis entre les deux conceptions (même si les artilleurs eurent le der­nier mot).

Le « Valentine 25-pdr » (abrégé de Mounting, Valentine, 25-pdr Gun MK I, ou Carrier, Valentine, 25-pdr Gun Mk I, désignation officielle du véhicule britannique, qui ne sera surnommé le « Bishop »- l'« évê­que »- que plus tard, apparaît comme une conversion pure et sim­ple du char Valentine, la tourelle de ce dernier étant remplacée par une tourelle fixe de beaucoup plus gran­des dimensions, destinée à servir d'affût au canon obusier de 87,6 mm. Cette superstructure, consistant en un assemblage de plaques blindées, était à la fois trop grande - elle fai­sait du véhicule une cible facile sur le champ de bataille - et trop exi­guë - seulement deux artilleurs pouvaient y tenir. Autre inconvénient majeur, la tourelle, de par sa struc­ture, restreignait l'angle de hausse du canon, et, partant, sa portée, réduite à 5 850 m, soit une diminu­tion de plus de 6 000 m par rapport à la portée normale. La seule façon de corriger cette déficience consis­tait à incliner le véhicule vers l'arrière en le faisant monter sur des rampes de terre érigées à même le champ de bataille - une formule tactiquement peu efficace. Le poin­tage en direction (latéral) était lui aussi très limité, le canon ne pouvant pivoter horizontalement que de 4° de chaque côté. La tourelle ne pouvait contenir elle-même qu'un maximum de trente-deux obus, mais des muni­tions supplémentaires pouvaient être transportées dans un chariot remor­qué derrière le véhicule. L'épaisseur des blindages variait de 8 à 60 mm.Le 25-pdr Valentine prit part aux derniers combats de la campagne d'Afrique du Nord. Le canon obusier de 87,6 mm n'étant plus utilisé à ce stade du conflit comme une arme antichar, le véhicule put enfin être mis en couvre exclusivement en tant que pièce d'artillerie autopropulsée.

Finalement surnommé le Bishop, le modèle poursuivit sa carrière opéra­tionnelle sur les théâtres sicilien et italien. Lors de ces campagnes, le Bishop - premier canon automoteur à avoir été employé sur une grande échelle par la Royal Artillery britan­nique - donna un aperçu des potentialités de l'artillerie autopro­pulsée, en même temps que de ses points faibles. La nécessité d'une amélioration du soutien logistique et des liaisons radio avec les observa­teurs postés dans la zone du front apparut notamment avec netteté.

D'autres enseignements furent tirés de l'utilisation du Bishop, à commen­cer par le besoin de libérer le canon de toute entrave si l'on voulait que ce dernier fût d'une réelle utilité.