Roquette de 3 pouces

Roquette de 3 pouces (Royaume-Uni)

Caractéristiques Roquette de 3 pouces
Dimensions : longueur, 1,93 m; diamètre du corps de la roquette, 82,6 mm.
Poids : total, 24,500 kg; charge propulsive, 5,760 kg; ogive, 1,940 kg.
Performances : vitesse initiale, 457 m/s; plafond pratique, 6 770 m; portée horizontale, 3 720 m.

Les recherches des Britanniques sur les roquettes d'artillerie commencèrent dès 1934, quoiqu'elles n'aient reçu qu'une faible priorité. Et, en 1937, elles aboutirent à la proposition d'une roquette de 3 pouces (76,2 mm) comme solution de rechange du canon d'artillerie antiaérienne. Le développement de la nouvelle roquette, soumis à une stricte surveillance, fut poursuivi sous le nom de code UP (unrotated projectile). Les premiers tirs se déroulèrent à Aberporth en pays de Galles, et, en 1939, les derniers essais eurent lieu à la Jamaïque, ce qui conduisit à la création de la première batterie opérationnelle près de Cardiff, au sud du pays de Galles, laquelle reçut le nom de batterie Z.

Celle-ci employa d'abord un lanceur à rampe unique, le projector Mk 1 de 3 pouces. C'était un matériel très simple, et même rudimentaire, fabriqué à la fois pour l'armée de terre et la marine, bien que la majorité des engins affectés à la marine nationale finissent par passer à la marine marchande. La roquette était un tube stabilisé par ailettes, contenant un moteur et la même cordite SCRK employée pour la roquette de 51 mm. Ces premiers modèles avaient des performances aléatoires et leur précision était si incertaine qu'il fallait tirer des salves considérables, avec la totalité des lanceurs de la batterie Z pour avoir quelque chance de toucher une cible aérienne. Ils obtinrent toutefois certains résultats, mais ils existaient en petit nombre et ne reçurent pas de perfectionnement avant l'introduction du projector N° 2 Mk 1 de la roquette de 3 pouces. Cet engin comportait un système à deux rampes. Il en sortit quelques exemplaires. Il tirait encore la roquette de 76,2 mm, mais il disposait de mécanismes de fusée élaborés, dont les fusées de proximité et autres dispositifs électromagnétiques. Certains projectors N° 2 servirent en Afrique du Nord et, en particulier, à la défense du port de Tobrouk. L'amélioration suivante fut apportée par l'adoption du projector N° 4 Mk 1 et Mk 2 de 3 pouces. Ce lanceur ne comportait pas moins de trente-six rampes pour tirer des salves de neuf roquettes. Il était mobile puisque monté sur des remorques à plate-forme antiaérienne de 76,2 mm transformées. Un certain nombre d'exemplaires de ce matériel servirent également en Afrique du Nord.

Le lance-roquettes de 76,2 mm britannique le plus important était le projector N° 6 Mk 1 de la roquette de 3 pouces, qui pouvait tirer vingt roquettes en quatre salves. Il entra en service en 1944 pour être destiné à la défense du territoire à partir d'emplacements statiques. Comme il était d'un emploi assez simple pour des utilisateurs peu entraînés, en particulier dans le cas de tirs de concentration sur des objectifs facilement visibles, les Britanniques en confièrent de nombreux exemplaires aux unités de la Home Guard. Le projector N° 6 Mk 1 servit rarement par la suite.