LILO

LILO (Royaume-Uni)

Caractéristiques Roquette LILO (avec tête de 9,530 kg)
Dimensions : longueur, 1,23 m ; diamètre du corps de la roquette, 82,55 mm.
Poids : total, 17,800 kg; charge propulsive, 1,930 kg; charge explosive, 1,800 kg.
Performances : non indiquées.

Caractéristiques Roquette LILO (avec tête de 27,200 kg)
Dimensions : longueur, 1,32 m; diamètre du corps de la roquette, 152 mm.
Poids : total, 35,500 kg; charge propulsive, 1,930 kg; charge explosive, 6,240 kg.
Performances : non indiquées.

En 1944, les Alliés commençaient à s'accoutumer à la tactique des Japonais qui consistait à se servir de blockhaus fortement protégés pour freiner leur progression non seulement dans les îles du Pacifique, mais aussi sur le continent du Sud-Est asiatique. Seuls les bombardements d'artillerie lourde à courte distance arrivaient à bout de ces puissants ouvrages. Mais les Japonais ne construisaient pas toujours leur défense à des emplacements accessibles aux armes de gros calibre. La roquette, qui présentait l'avantage d'être plus facilement transportable, offrait la possibilité de traiter ce type d'installations défensives. C'est ainsi que naquit un programme portant le nom de LILO.

LILO était un lanceur à tube unique de conception très simple destiné à tirer une roquette à courte distance sur des objectifs du type blockhaus. Son projectile était propulsé par le moteur de roquette de 76,2 mm, N° 7 Mark 1, auquel on pouvait adapter deux modèles de têtes. Celles-ci étaient chargées d'explosif et pesaient au total, respectivement, 17,800 kg et 35,500 kg. Le but recherché était de permettre le transport du lanceur par un seul homme à son emplacement de batterie, tandis qu'un second servant se chargeait de la roquette en utilisant un sac à dos spécial. Le lanceur pouvait ainsi être installé aussi près que possible de l'objectif, et la roquette introduite sur place dans le tube. Des appareils de visée servaient au pointage en direction, et des pieds fixés à l'arrière du lanceur permettaient le réglage du site. La roquette était alors mise à feu électriquement à l'aide d'une batterie de 3,4 V de faible poids. Les roquettes du LILO traversaient 3,05 m de terre doublée de rondins et devaient donc normalement percer les blockhaus japonais. La difficulté principale était cependant de toucher l'objectif. Car, malgré une certaine rotation imprimée au projectile au départ du coup, l'imprécision du tir était telle que pour obtenir 95 % de chances d'atteindre le but, à une distance d'environ 45 à 50 m, il fallait tirer cinq roquettes. Cette solution pouvait paraître assez peu rentable, mais la seule alternative consistait à faire appel à l'artillerie lourde avec ce que cela impliquait de risques et de difficultés.