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Lunge mines

Lunge mines (Japon)

Caractéristiques (sous réserves)
Lunge mine
Diamètre : à la base, 203 mm.
Longueur : corps, 279 mm.
Poids : corps, 5,300 kg; charge, 2,900 kg.

En 1944, les Japonais qui tenaient les garnisons des îles du Pacifique, défendant l'accès de leur territoire national, étaient dans une situation désespérée. L'écrasante supériorité maritime et aérienne des Alliés leur interdisait d'espérer recevoir de l'extérieur une aide en matériel ou en ravitaillement. Ils avaient pourtant reçu l'ordre de se préparer à l'invasion et de résister aux chars et aux véhicules blindés ennemis. Il ne leur restait donc qu'à se procurer des armes de fabrication locale, et parmi celles qu'ils parvinrent à réaliser figurait la lunge mine dont la cons­truction ne demandait que des maté­riaux existant sur place et de l'explo­sif immédiatement disponible.

Cette mine déjà ancienne était constituée d'une charge fixée à l'extrémité d'une perche pour en permettre la pose sur l'obstacle à dégager. Les Japonais l'adoptèrent pour s'en servir contre les chars en modelant l'explosif qu'elle contenait en une charge creuse rudimentaire en forme de cône, la distance d'explosion à respecter étant assurée par trois clous d'acier fixés à la péri­phérie de la base de l'engin. Un bambou servait de perche, bambou coupé aussi long que possible, pour autant que l'utilisateur fut en mesure de le manier. Il fallait d'abord reti­rer une goupille et frapper ensuite la cible avec la mine. Ce geste pro­voquait le choc d'un percuteur sur le détonateur et déclenchait l'explo­sion. Il n'y avait aucun retard, si bien que l'opération était pour le moins dangereuse sinon suicidaire, ce qui correspondait, en 1944-1945, à la mentalité japonaise.

Certaines de ces mines improvi­sées avaient pour charge une gre­nade Type 3. Normalement, cette grenade antichar était utilisée de la même façon que la Panzerwurfmine allemande, mais les ailettes de toile de celle-ci étaient remplacées par une queue faite de brins de chanvre. Son lancement manquant plutôt de précision, il valait encore mieux s'en servir pour fabriquer des lunge mines capables de perforer 70 mm de blindage.

Les Japonais n'eurent pas souvent l'occasion de se servir de ces mines car les Alliés n'engagèrent leurs chars dans les îles du Pacifique que dans les premières phases de la cam­pagne. Il apparaissait de toute façon que les Japonais ignoraient ostensi­blement la présence de l'infanterie d'accompagnement dans leur ardeur à obéir aux ordres pour détruire un char ennemi, si bien que nombre d'entre eux furent abattus avant même d'avoir abordé leur proie. Ceux qui y parvenaient, cependant périssaient sous l'effet de l'explosion. Mais rares étaient ceux qui accordaient quelque réflexion à leur propre sécurité tandis qu'ils se précipitaient vers leurs cibles pour s'efforcer de retarder l'inéluctable défaite finale.