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Modèle 1935 « Brixia » de 45 mm

Modèle 1935 « Brixia » de 45 mm
(Italie)
Caractéristiques 45/5 modello 35
Calibre : 45 mm.
Longueur : du canon, 0,26 m; de l'âme, 0,24 m.
Poids : en action, 15,500 kg.
Pointage en site : + 10° à + 90°.
Pointage en azimut : 20°.
Portée maximale : 536 m.
Poids du projectile : 0,465 kg.

Ce petit mortier restera sans doute comme l'arme la plus inutilement complexe de toute la Seconde Guerre mondiale. On peut aujourd'hui se demander pourquoi ses concepteurs consacrèrent autant de temps et d'efforts à la mise en oeuvre de dispositifs d'une telle complication sur un engin d'appui de feu aux performances modestes, et qui tirait un projectile d'une efficacité douteuse; mais le résultat de leurs travaux se vit largement distribué parmi les forces armées italiennes.

Le terme 45/5 indique le calibre de l'arme (45 mm), et la longueur du canon exprimée en calibres (5 x 45 mm : en fait, un peu plus). On conçoit que, dans ces conditions, le modello 35 n'ait pu faire usage que d'un projectile de petite dimension, qui pesait moins de 500 g, et dont la charge explosive était des plus réduites. Le canon se chargeait par la culasse, qui s'ouvrait en actionnant un levier; sa fermeture provoquait la mise en place d'une cartouche propulsive, provenant d'un chargeur qui en contenait dix. L'obus était ensuite tiré par appui d'une détente. Un évent des gaz, permettant d'évacuer une partie des résidus de l'explosion, donc de varier la portée de l'arme, pouvait être ouvert ou fermé. Comme si tout cela ne suffisait pas, l'engin était doté de systèmes de pointage en site et en azimut très compliqués.

Le canon du modello 35 reposait sur un socle repliable, qui, lors des transports à dos d'homme, venait se placer contre un coussin matelassé afin de rendre la charge moins pénible. En cours d'opération, ce socle était déployé de façon que le tireur puisse au besoin s'asseoir derrière son arme. La cadence de tir atteignait dix coups à la minute et, aux mains de servants bien entraînés, l'arme se montrait des plus précises. Malheureusement, ses projectiles, même s'ils atteignaient leur objectif, disposaient d'une charge explosive trop faible pour pouvoir faire beaucoup de dégâts.

Les forces italiennes firent pourtant un grand usage du modello 35, principalement au niveau du peloton. Tous les hommes de troupe avaient appris à s'en servir, parfois dès avant leur incorporation, au sein des mouvements de jeunesse du régime mussolinien. Ceux-ci avaient reçu une variante, aussi complexe mais encore moins efficace, de l'engin, d'un calibre de 35 mm, et qui, destinée à l'entraînement, ne tirait que des projectiles inertes.

Les Italiens ne furent pas les seuls utilisateurs du modello 35, puisque certaines unités de l'Afrikakorps y recoururent parfois lors des campagnes en Afrique du Nord pour des raisons logistiques. Un manuel d'instructions en allemand vit même le jour à cette occasion.

Les soldats italiens se rendirent vite compte des limites du modello 35, mais celui-ci resta en service, sans doute parce qu'il y avait peu de chances pour que l'industrie d'armement italienne soit en mesure de faire mieux dans un avenir prévisible. Comment aurait-elle pu y parvenir, alors que la mise au point de l'engin avait déjà consommé tant d'énergie?