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R.P.D. et R.P.D.M.

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R.P.D. et R.P.D.M. (Fédération de Russie)



Caractéristiques R.P.D. 
Calibre : 7,62x39 mm.
Poids : 7,4 kg.
Longueur : 1 037 mm; canon, 520 mm. Vitesse initiale : 850 m/s.
Cadence de tir : 650 à 700 coups par minute.
Approvisionnement : bandes de 100 cartouches  

Auteur : Jan Borger

Si nous considérons la gamme des mitrailleuses russes dans son intégralité, nous devons admettre que la technique soviétique a accompli un grand bond en avant depuis l'époque tsariste, même si, notamment dans le domaine de la mitrailleuse, elle s'est souvent fourvoyée et ne s'avéra pas capable de surmonter les échecs essuyés par la cartouche d'infanterie modèle 1891.
EN dépit des excellentes qualités balistiques de la cartouche en question, son efficacité était diminuée par la présence d'un bourrelet démodé qui rendait problématique l'alimentation des armes automatiques et causa de nombreux désagréments qu'une munition plus moderne aurait évités.


Tandis que l'armée tsariste utilisait une copie, construite en Russie, de la Maxim modèle 10, mitrailleuse refroidie par eau, montée sur affût à roues et protégée par un bouclier pare-balle, l'étude de deux modèles plus légers fut entreprise au soir de la révolution. Ces deux armes, dérivées de la Maxim et baptisées Maxim-Tokarev et Maxim-Kalaschnikov, se révélèrent inefficaces et ne furent employées qu'épisodiquement au cours de la guerre d'Espagne; si bien que le modèle 10 était encore en service pendant la Seconde Guerre mondiale.


Mais, bien auparavant, dès 1920, un certain Vassili Alexeyevitch Degtyarov avait eu l'idée de réemployer un ancien système de verrouillage, le Kjellman-Frijberg, inventé en 1870 par deux Suédois, un ingénieur et un officier, nommés respectivement Kjellman et Frijberg. C'était un modèle très simple, deux cames verrouillaient la culasse, et qui fonctionnait parfaitement. A partir de celui-ci, Degtyarov réalisa une mitrailleuse légère sur bipied, la Degtyarov Pulemet 1928 (O.P.), qui allait devenir l'arme standard des pelotons de l'armée rouge ou elle devint opérationnelle en 1929. Cette arme, d'une conception très simple, fonctionnait par emprunt des gaz et était refroidie par air. Elle fut aussitôt suivie par deux versions, la D.T. (Degtyarov Tankovii) antichar et la D.A. anti-aérienne ; mais à l'épreuve du feu, elle dut être modifiée, notamment le ressort récupérateur qui, logé dessous, souffrait de la chaleur dégagée par le canon lors de tirs soutenus. Par conséquent, sur le O.P.M., le ressort fut placé sous la culasse; une nouvelle bretelle fut introduite. Degtyarov réalisa également une mitrailleuse moyenne, la O.S. 39, qui entra en ligne en 1939. Elle ne survécut pas à l'épreuve de la Seconde Guerre mondiale et fut remplacée par la S.G. 43 de Goryunov ; arme de poids moyen, fonctionnant par emprunt des gaz, pourvue d'un verrou qui se ferme sur les côtés de la boîte de culasse et, à l'instar du modèle 1910, disposée sur un affût à roues "Sokolov" protégé par un bouclier d'acier. L'ensemble pesait 59 kilos sans les munitions. Sa cadence de tir s'élevait à 650 coups par minute, ce qui est très lent pour une arme de cette catégorie. Alors que la vieille Maxim était alimentée par bande de tissu, la S.G. l'était par bande métallique à maillons non détachables. Elle reçut par la suite, un canon modifié, un verrou amélioré, des volets pour ses orifices d'éjection, et devint la S.G.M. Un trépied pesant 27 kilos lui a été adjoint après la guerre. Mais elle demeure encore assez lourde et ne peut être comparée avec ses homologues occidentales qui peuvent être déployées sur bi-pied comme sur trépied, par un seul homme.


Comme nous l'avons lu précédemment, le principal obstacle au bon développement de la mitrailleuse soviétique était dû au profil de la cartouche standard qui, à cause de son bourrelet, ne pouvait être introduite directement dans la chambre depuis la bande d'alimentation, mais devait en être d'abord extraite par un mécanisme puis chargée par dessous. Un système similaire aussi compliqué existait sur la mitrailleuse Browning de calibre 30.


De plus, les bandes d'alimentation à maillons non détachables demandent plus de place, à quantité égale, dans les caisses de munition que celles à maillons détachables, et lorsqu'un enrayage survient, y remédier demande plus de temps. Car si une bande détachable peut être rompue en n'importe quel point d'une simple rotation de la main, il faut soit changer son homologue non détachable, soit en extraire les cartouches défectueuses. Mais une innovation majeure se produisit lorsque la cartouche M 43 apparut. Elle allait entraîner l'étude d'armes nouvelles.

LE R.P.D.