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Bomarc

Bomarc (Etats-Unis)

Caractéristiques IM-99 Bomarc
Type : missile sol-air d'interception à longue portée.
Dimensions : longueur, 13,80 m (IM-99A) ou 13,30 m (IM-99B); diamètre, 0,89 m; envergure, 5,54 m.
Poids au lancement : 6 800 kg (IM-99A) ou 7 250 kg (IM-99B).
Portée : 370 km (IM-99A) ou 709 km (IM-99B).
Ogive : nucléaire ou à haute puissance explosive.

Développé pour le compte de l'US Air Force, l'intercepteur sans pilote XF-99 Bomarc avait été conçu de façon à pouvoir être lancé à la ver­ticale et à soutenir des vitesses approchant Mach 4. Les extrémités articulées de ses ailes et de son ailette d'empennage faisaient respec­tivement office d'ailerons et de gou­verne de direction, ses plans fixes horizontaux servant pour leur part de gouvernes de profondeur.
Premier missile de défense de zone à longue portée, le Bomarc fut également le premier SAM opérationnel à être doté d'une tête chercheuse radar active. Mis en oeuvre à partir de sites fixés par l'Air Defense Command, le Bomarc pouvait être lancé dans les 2 minutes qui suivaient l'acqui­sition de sa cible par son radar asso­cié du réseau SAGE (Semi-Automatic Ground Environment), délai qui fut réduit par la suite à 30 secondes.
Le missile était propulsé dans la première phase de sa trajectoire par une fusée-moteur Aerojet­General LR59-AJ-13 montée en tan­dem et développant une poussée de 15 875 kg. Accrochés à des pylônes sous le corps du missile et alimen­tés en gazoline à 80 octanes, deux statoréacteurs Marquardt RJ43-MA-3 développant chacun une poussée de 4 550 kg prenaient ensuite le relais, en même temps que les systèmes de commande aérodynamique entraient en action. Après avoir grimpé jusqu'à près de 20 000 m en vol ren­versé, le missile se rétablissait par un demi-tonneau et adoptait une trajec­toire balistique. Une fois que l'engin était parvenu à moins de 16 km de sa cible, le radar Westinghouse DPN-34 monté dans son nez se subs­tituait aux installations de guidage du réseau SAGE au sol et le ver­rouillait sur l'objectif.
Un premier Bomarc fut lancé en octobre 1957 depuis la base aérienne de Patrick, en Floride : guidé par la station SAGE de Kingston (État de New York), il réussit à intercepter un X-10 volant à Mach 1,6 à plus de 14 600 m d'altitude. Un an plus tard, deux Bomarc non armés et guidés depuis un centre SAGE distant de 2 500 km de leur point de lancement en Flo­ride parvinrent à acquérir quasi simultanément deux avions-cibles télécommandés évoluant à 150 km au large des côtes.
La version de série initiale, le Bomarc A IM-99A (rebaptisé en 1962 CIM-10A), entra en service opéra­tionnel en décembre 1960; construite en 366 exemplaires, elle équipa les squadrons chargés de la défense aérienne des bases McGuire, Suffolk County, Otis, Dow, et Langley (au nombre de un ou deux pour chaque base, chaque squadron étant doté de vingt-huit missiles).
Entre-temps, cependant, une variante plus perfec­tionnée, le Bomarc B IM-99B (dési­gné CIM-1013 à partir de 1962) avait été mise en chantier et déjà testée. Alors que le Bomarc B était doté d'un booster à propergol liquide Aerojet-General, le modèle B fut équipé d'une fusée largable à pro­pergol solide Thiokol M51 (dévelop­pant une poussée de 22 700 kg pen­dant 30 secondes), modification qui permit de réduire à quelques secon­des le temps de réaction entre le moment de la détection d'une cible et le lancement. La portée fut accrue de façon substantielle par l'instal­lation de deux statoréacteurs RJ43-MA-7, développant chacun une poussée de 6 350 kg et bénéficiant d'une plus grande capacité de stoc­kage en combustible, ce qui permit au missile de couvrir une zone d'environ 1,3 million de km².
Après quelques problèmes initiaux, le Bomarc B fit ses preuves en 1961 en interceptant un avion-cible superso­nic Regulus 2 à une altitude de plus de 30 000 m, à 718 km de son point de lancement. Il était équipé du pre­mier radar Doppler à impulsions pro­duit en série, le Westinghouse DPN-53. Dans les années 70, le programme Bomarc fut considéré trop couteux et les 570 missiles furent mis à la retraite.