En utilisant ce site Web, vous acceptez l'utilisation de cookies comme décrit dans notre politique de confidentialité.

Ram

Char d'assaut Ram Mk I (Canada)

Image

Caractéristiques Ram Mk II
Equipage : 5 hommes.
Poids : 29,484 t.
Moteur : 1 Continental R-975 en étoile et à essence développant 400 ch.
Dimensions : longueur, 5,79 m; largeur, 2,89 m ; hauteur, 2,66 m.
Performances : vitesse, 40,2 km/h; autonomie, 232 km ; obstacle vertical, 0,61 m; coupure franche, 2,26 m.

Quand le Canada entra dans la Seconde Guerre mondiale, il n'avait aucun régiment de chars et les premières unités mises sur pied pour l'entraînement et l'instruction durent être dotées de vieux chars américains de la Première Guerre mondiale. Cependant, le Royaume­Uni en vint rapidement à demander à l'industrie ferroviaire canadienne de fabriquer les chars d'infanterie Valentine. Ce ne fut pas une petite affaire pour les Canadiens qui n'avaient jamais fabriqué de chars auparavant. Mais les Valentine étaient des chars d'infanterie et les nouvelles unités blindées canadien­nes allaient avoir besoin de chars d'assaut pour les combats de blin­dés. A cette époque, il était hors de question d'obtenir des chars du Royaume-Uni et les Etats-Unis n'étaient pas encore en guerre. Il ne restait donc plus au Canada qu'à se lancer dans l'étude et la fabrica­tion de ses propres chars.

Mais quel char construire? A cette époque, il semblait tout indi­qué de construire les M3 américains (mis en production pour une com­mande britannique), mais ces chars, qui prirent plus tard le nom de Grant/Lee, avaient un défaut majeur : le canon principal était monté en encorbellement alors qu'on préférait déjà le canon sur tourelle qui était beaucoup plus efficace. Les Canadiens décidèrent donc d'emprunter, pour la caisse, la transmission et la mécanique, les composants du M3 mais d'armer la nouvelle tourelle d'un canon de 75 mm. Mais, comme à cette épo­que les canons de 75 mm étaient plus un rêve qu'une réalité, on commença par choisir une arme de 40 mm alors disponible pour doter les premiers modèles en attendant le canon de 6 (57 mm).

L'industrie canadienne s'affran­chit honorablement de cette tâche qui lui était certainement nouvelle. Le premier prototype sortit de l'ate­lier de locomotives de Montréal en juin 1941. Il fut baptisé char d'assaut Ram Mk I. Sa conception bien étudiée utilisait surtout le blin­dage en fonte. Le train de roule­ment et la suspension rappelaient les origines du M3. Le canon de 2 originel fut bientôt remplacé par celui de 6 sur le Ram Mk II, et la mise en production réelle com­mença sur la fin de 1941. L'arme­ment secondaire comprenait une mitrailleuse coaxiale et une mitrail­leuse de 7,62 mm sur la tourelle. Dès l'apparition du char, on fit de nombreuses modifications qui ne touchèrent pas à la conception ori­ginelle puisque le Ram était un bon char. L'épaisseur du blindage variait entre 25 et 89 mm.L'ensemble de la production dota les régiments ABC canadiens qui, après leur formation, partirent pour le Royaume-Uni.

Mais le Ram ne devait jamais recevoir le baptême du feu comme « char-canon ». Vers le milieu de 1943, les Sherman M4 sortaient, à cadence accélérée, des chaînes de production américaines; et, comme ce char avait déjà un canon de 75 mm, on décida, pour des besoins de standardisation, de doter toutes les unités canadiennes de M4.

Les Ram ne servirent plus qu'à l'instruction. Au fur et à mesure de son retrait, le char perdit sa tourelle pour devenir le Ram Kangaroo qui était un véhicule blindé de transport de troupes sim­ple mais efficace, surtout dans les campagnes après 1944. Certains Ram perdirent leur canon et servi­rent de postes de guetteur pour l'artillerie (Ram Command/OP), tandis que d'autres subirent des modifications plus importantes pour devenir des véhicules blindés de récupération de matériel.
D'autres encore servirent aux essais, par exemple celui de monter un canon antichar de 94 mm sur le haut de la caisse. Cette version prit le nom de sexton. La production totale s'éleva à 2 150 unités.