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US 17

U.S. 17

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Caractéristiques

Fusil à répétition 7,62 mm (C .30) M-17 dit "U.S. 17". Arme réglementaire française par destination, en service limité de 1942 à 1960 environ.

Longueur totale de l'arme:  1,18m. Longueur du canon : 660 mm. Longueur de l'arme avec sa  baïonnette :  1,58m.

Longueur de la ligne de mire : 787 mm pour la hausse de combat. Masse de l'arme sans  baïonnette : 4,17kg.

Masse de l'arme avec baïonnette : 4,67 kg.

Pression de la détente: 1,36kg minimum.

Capacité du chargeur : 5 cartouches sur lame-chargeur Mauser. 

Cartouche : réglementaire américaine. "M1" (balle à reflet cuivre): V°   : 890 m/s. 1°: 390kgm. Masse du projectile : 9,8 g. Charge :    3,2 g. Flèche à 200 mètres : 7 cm. ou "M2" (balle à reflet argenté): V°: 850 m/s.

 

 

Par Pierre Lorain

En 1910; depuis sept ans, l'armée bri-tannique est dotée d'un fusil court et léger servant aussi bien pour l'infanterie que pour la cavalerie, le S.M.LE. modèle 1903 (G.A. n° 14 de mars 1974). L'état-major, qui pensait avoir donné à son armée le meilleur fusil du monde, recevait pourtant d'assez nombreuses plaintes provenant des meilleurs tireurs qui regrettaient de ne plus obtenir dans les compétitions les excellents résultats auxquels ils étaient habitués avec le fusil précédent, plus long et plus lourd. Soucieux de donner satisfaction aux tireurs émérites et conscients également de quelques faiblesses techniques indéniables, l'état-major pro¬posa un nouveau cahier des charges pour un fusil idéal qui conserverait la longueur et le poids du S.M.L.E., mais qui s'inspirerait du fusil Mauser allemand et du fusil Springfield américain ; ces deux armes étant justement considérées en 1910 comme les meilleures alors en service. Pour satisfaire les tireurs de compétition, on supprimerait la hausse découverte pour la remplacer par une hausse à dioptre placée très près de l'œil, on renforcerait le canon tout en le laissant "flotter" librement sur le fût, et la culasse en plaçant les tenons de verrouillage à l'avant ; enfin, on changerait la cartouche à bourrelet désuète pour une cartouche à gorge moderne du type Mauser d'un calibre légèrement réduit afin d'obtenir une vitesse initiale plus forte et une trajectoire plus tendue. Le fût en deux parties du S.M.LE. présentant plus d'inconvénients que d'avantages, on envisageait un fût en une seule pièce qui soit très proche par la forme et le volume de celui du fusil américain.

L'arme d'essai répondant à ces desiderata vit le jour en 1913 et prit le nom de "Pattern 13" (ou P 13). Elle tirait une cartouche à gorge à forte vitesse initiale de calibre .276 (7 mm), proche copie de la cartouche canadienne de calibre .280 du fusil Ross. Les premiers essais dans la troupe firent apparaître que, si l'arme nouvelle semblait être intrinsèque-ment plus précise que le S.M.L.E., le tir de la cartouche expérimentale pré-sentait non seulement des inconvénients, telles une détonation extrêmement forte et une flamme à la bouche visible de nuit à plus d'un kilomètre, mais également des dangers réels pour le tireur en raison des pressions beaucoup trop fortes développées dans l'âme du canon. On fut même obligé de spécifier que, lors des essais à venir, on ne devrait pas tirer plus de 15 cartouches sans laisser le fusil se refroidir. En juin 1913, on décida de suspendre les essais: l'usure du canon devenait excessive après le tir de 1 000 cartouches et l'arme perdait toute précision après 3 000 coups. La cartouche de .276 était seule en cause et le temps manquait pour y apporter une solution. La guerre approchait à grands pas et la dotation en S.M.L.E. risquait d'être insuffisante; les Britanniques prirent alors la double décision :

1. De modifier les P 13 pour le tir de  la cartouche réglementaire  à bourrelet de .303;

2. De faire fabriquer ces fusils au-delà de l'Atlantique par l'industrie privée américaine.

De cette façon, le P 13 modifié devenait une arme de complément, un "fusil bouche-trou" dont la fabrication ne constituerait pas une gêne pour les arsenaux anglais qui pourraient se consacrer exclusivement à la manufacture de masse du fusil réglementaire S.M.L.E. Le choix de conserver la vieille cartouche était judicieux, car mieux valait une cartouche unique, aussi désuète soit-elle, que deux munitions différentes sur le champ de bataille.

La fabrication américaine du P 14 (1914-1916)
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