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Galil - La cartouche

Page 2 sur 5: La cartouche


La cartouche
Naturellement, la munition était le premier élément à devoir être sélectionné et là, le choix était très limité, parce qu' Israël devait compter, lors des crises, uniquement sur des approvisionnements américains, car les U.S.A. sont le seul pays pouvant les fournir immédiatement. Or, dans quelque mystérieux bureau du Pentagone, dans les années 60, quelqu'un avait décidé que la cartouche standard pour les armées américaines et ses alliés serait la calibre 223 extrapolée d'un projectile de chasse. Ce petit projectile de 45 mm de long et de 5.56 de calibre, pèse 3,5 grammes ; sa vélocité dépend de la longueur du canon qui le tire et peut atteindre ainsi une vitesse qui frise les 1 000 mètres/seconde, en décrivant une trajectoire très tendue. Sa portée pratique est de 150 mètres. Sa taille réduite permet au soldat qui ne pouvait emporter que 100 à 160 cartouches de 7.62 d'en prendre désormais entre 300 et 400 pour un poids sensiblement égal. De surcroît, il produit des effets dévastateurs lorsqu'il atteint une cible humaine car il se désintègre aussitôt après avoir pénétré dans le corps et crée ainsi un effet hydrostatique débouchant sur une paralysie du système nerveux, entraînant une mort instantanée. Le seul inconvénient est son instabilité balistique due à sa légèreté car le vent ou de petits obstacles, touffes d'herbe ou brindilles, peuvent le faire dévier de sa trajectoire, mais son principal avantage est son effet de recul réduit qui permet de bien placer une rafale.

Une démarche peu banale pour une arme nouvelle
C'est au printemps 1973 que l'état-major israélien décida de soumettre les prototypes de leurs armes nationales aux tests d'une commission indépendante qui les comparerait à divers modèles étrangers tels le Coït M16A1 américain, le Heckler & Koch allemand, le F.N.-C.A.L belge, le système Stoner, le Beretta M10 italien... Le meilleur fut le "Galil" qui marqua 93 points sur 100m suivi de très près par l'Uzi qui atteignit 92 points et de l'A.K. 47 qui, bien que vieux de plus de 25 ans, reste un des meilleurs fusils d'assaut. Tout avait commencé à partir de quelques A.K. 47 qui avaient reçu un canon de .223 emprunté à un M16, de chargeurs modifiés afin de recevoir la cartouche de 5.56 plus fine et légèrement plus longue, et d'un point de vue très logique, il est à peu près impossible, aujourd'hui, d'inventer une arme absolument originale; le marché mondial étant de plus envahi d'excellents modèles qui diffèrent peu les uns des autres mais ont tous un point faible, pourquoi ne pas leur emprunter leurs meilleures ca-ractéristiques pour les réunir en une seule arme ?

Comme cette arme devait remplacer le fusil automatique d'escouade, il devait recevoir un bipied mais qui, à l'opposé de celui du Coït et du M16, amovible, consistait en deux tubes repliables en acier fixés à demeure sous le canon. Une poignée de trans-port était ajoutée ainsi qu'un nouveau cran de sûreté. Ce modèle bâtard avait reçu le nom de "Blashnikov" qui était l'ancien patronyme d'Israël-Galili avant qu'il en ait adopté un à consonnance plus hébraïque. Ce prototype allait être l'objet d'une série de modifications d'où, après six ans d'expérimentations et d'essais divers, allait émerger le "Galil" dont le modèle définitif serait fortement influencé par la version finlandaise de l'A.K. 47, le Velmet. A l'instar de celui-ci, la hausse est montée sur la boîte de culasse, donnant une ligne de visée plus longue qui aide grandement à un meilleur pointage ; le tunnel de gaz et le fonctionnement par emprunt des gaz avec un verrouillage par rotation de la culasse mobile sont identiques, mais pourvus d'une amélioration : une partie des gaz, après avoir poussé le piston en arrière, le dépasse pour s'engouffrer dans la chambre afin d'éliminer toute impureté et de contribuer à son refroidissement.

L'aspect extérieur du "Galil" montre le soin qui a été apporté à sa réalisation. Gallili étant convaincu qu'il devait créer une arme qui s'adapterait aux besoins du combattant de première ligne, la suite logique fut de convier à l'usine des soldats et de leur demander ce qu'ils préconisaient plutôt que d'écouter les désiratas des "ronds-de-cuir" de la direction du matériel. Dans ce but, lorsque les premiers exemplaires furent prêts, ils furent remis aux intéressés sélectionnés dans une unité d'élite qui les étrennèrent dans des escarmouches aux fontières et lors d'opérations commandos. Après quelques semaines, les armes et leurs servants re-vinrent à l'usine où il leur fut demandé d'émettre leurs critiques. A la suite de cette consultation, le bipied fut modifié de manière à ce qu'une jambe pût être repliée alors que la deuxième servait de poignée pour le tir en mouvement ; le levier de sûreté et le sélecteur de tir furent disposés sur le côté gauche de l'arme de façon à ce qu'elle puisse être utilisée indifféremment par un gaucher ou un droitier et être opérée par le pouce de là main qui presse la détente ; le levier d'armement fut dessiné en forme de L, ce qui permet d'armer plus facilement de la main gauche lorsque la main droite reste sur la détente. Ces deux derniers détails ont leur importance lorsque l'on sait qu'en Israël, il y a un pourcentage élevé de gauchers. Peut-être est-ce dû au fait que l'hébreu s'écrit de droite à gauche ? La crosse prolonge parfaitement l'ensemble boîte de culasse et le canon ; détail emprunté au M16 et qui permet un meilleur contrôle du recul. Mais le dispositif de repliage et la forme générale sont copiés sur la version "parachutiste" du F.N.-F.A.L

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